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Des commissions pour étendre les champs d’interventionL’Ag ayant décidé de maintenir un taux de cotisation symbolique, et donc bas, pendant plusieurs années, quels moyens peuvent être consacrés à la réalisation des missions souhaitées ? Les projets ne manquent pourtant pas. L’Assemblée générale compte sur la motivation et l’efficacité de ses membres pour trouver les meilleures solutions.
A noter que la proposition faite de structurer les représentations de Cavistes en « famille » (Indépendants / groupes integrés / franchises) n’a pas été souhaitée par les indépendants présents (hors FNCI), qui trouvent dans la rencontre avec les autres modèles d’entreprises matière à l’échange et à l’enrichissement mutuel. Pour avancer sur ce sujet, et sur les autres, l’Ag décide de la création de commissions thématiques chargées d’avancer collectivement, avec à chaque fois des représentants des différents modèles d’entreprises cavistes.
Poursuivre le recrutement d’adhérentsPoint n’est besoin d’insister sur le fait que la Force Caviste s’appuie sur une base qui doit en permanence faire preuve de sa détermination et de sa confiance quant à l’avenir du métier. Les adhésions des cavistes restant le fondement principal qui donnent de la légitimité à toutes nos actions, priorité reste donnée au recrutement de nouveaux adhérents. N’attendez pas pour contribuer à cet élan : l’indépendance n’empêche pas l’entraide ! Et chacun s’enrichit de ces échanges fructueux ! Cliquer pour télécharger le formulaire d’adhésion.
Concours du meilleur Caviste : un jury composé de grands professionnels et de personnalités de premier planLes membres du jury qui sélectionnera les 3 meilleurs Cavistes de France 2014 sont connus. Il s’agit de Yves Legrand Président, caviste charismatique au Chemin des Vignes à Issy Les Moulineaux et digne représentant d’une saga familiale de cavistes qui n’est pas prête de s’arrêter. Il est le premier président du SCP, dont il est l’un des membres fondateur, comme il le fut dès les années 1970 de ce qui devint la FNCI. |
Que dit la Loi ?La Loi est structurée en 2 Titres encadrant les mesures adaptées aux univers de produits incriminés. Le Titre 1 porte sur le tabagisme. Le Titre 2 comporte les Dispositions relatives à la lutte contre l’alcoolisme. Dans son article 10, la loi défini 5 catégories de Boissons (1. non alcooliques / 2. alcooliques / fermentées non distillées (vin, bière, cidre, poiré, hydromel) …./ 3. Autres vins doux naturels, vins de liqueur, apéritifs à base de vin et liqueurs … ne titrant pas plus de 18 degrés d’alcool pur / 4. Rhums, tafias, alcools provenant de la distillation des vins, …/ 5. Toutes autres boissons alcooliques), les catégories 2 à 5 étant interdites de vente (sauf dérogations spéciales), d’une manière générale, dans tous les établissements d’activités physiques et sportives. C’est dans son Article L17 du Code des débits de boissons et des mesures contre l’alcoolisme que la loi définit les formes de communications autorisées. Car tout ce qui n’est pas autorisé explicitement est interdit !! Et ce qui est autorisé génère des zones de flous qui a donné aux juges, saisis par l’ANPAA et son armée de juristes (payés par les deniers publics : 84 millions d’euros !!) l’occasion d’interprétations aussi diverses qu’irrationnelles : « La propagande ou la publicité, directe ou indirecte, en faveur des boissons alcooliques … sont autorisées exclusivement : 1° Dans la presse écrite à l’exclusion des publications destinées à la jeunesse, définies … ; 2° Par voie de radiodiffusion sonore pour les catégories de radios et dans les tranches horaires déterminées par décret en Conseil d’Etat ; 3° Sous forme d’affiches et d’enseignes, sous forme d’affichettes et d’objets à l’intérieur des lieux de vente à caractère spécialisé, dans des conditions définies par décret en Conseil d’Etat ; 4° Sous forme d’envoi par les producteurs, les fabricants, les importateurs, les négociants, les concessionnaires ou les entrepositaires, de messages, de circulaires commerciales, de catalogues et de brochures, dès lors que ces documents ne comportent que les mentions prévues à l’article L. 18 et les conditions de vente des produits qu’ils proposent ; Si les décrets donnent au législateur un moyen d’intervenir sur ces règles, c’est dans cet article 18 qu’il est spécifié que la seule publicité autorisée pour les boissons alcooliques est limitée aux seules indications :
La suite des supports autorisés pour la « propagande » des boissons alcoolisées s’appuie sur des décrets précisant les conditions d’application, rendant au législateur un moyen d’intervenir dans le débat. |
Depuis, le sujet a profondément dévié et des associations plus proches des ligues antialcooliques puritaines et moralisatrices, comme l’Anpaa (nous ne reviendrons pas sur la croisade moraliste et hygiéniste financée à hauteur de 84 millions d’euros par les deniers publics et cherchant à détruire, sous prétexte de santé publique, les fondements d’une culture civilisationnelle basée sur la responsabilité individuelle, la convivialité et le partage, bref, la cohésion sociale ; voir sur ce point l’excellent article de J. Baudoin dans la RVF du mois de juin 2014), détourne le cadre réglementaire d’origine pour s’en servir d’arme contre toute consommation, même modérée, de vins et d’alcools. Voir à ce sujet l’excellente vidéo (2 minutes) réalisée par Vin et Société.
En 2014, les dispositions dites « loi Evin » encadrant la publicité étant inscrites dans le code de la santé publique, l’ouverture des discussions sur les enjeux de santé réouvre de fait la discussion sur la loi Evin.
Vin et Société mobilise donc tous les acteurs concernés (producteurs, metteurs en marché, journalistes, consommateurs) afin d’alerter les pouvoirs publics sur la nécessité de résister à ces déviances liberticides. Car à vouloir éradiquer ainsi toute consommation de vin, c’est sa production qui est également menacée, et toutes les cultures liées, d’amont à l’aval, des producteurs aux consommateurs.
Où s’arrête la publicité ? Où commence l’information ?
Ce qui a permis aux anti-vins de détourner l’esprit de la loi pour la transformer en arme liberticide, c’est que la loi ne définit pas la publicité directe et et esquisse dans son article L17-1 une définition guère opérationnelle de la publicité indirecte, qui serait de la «propagande ou de la publicité en faveur d’un organisme, d’un service, d’une activité, d’un produit ou d’un article autre qu’une boisson alcoolique qui, par son graphisme, sa présentation, l’utilisation d’une dénomination, d’une marque, d’un emblème publicitaire ou de tout autre signe distinctif, rappelle une boisson alcoolique ».
Pris au pied de la lettre, toute référence directe, indirecte, en second plan, accidentelle, d’une forme ou couleur rappelant une boisson alcoolisée est donc considérée comme publicité. Ce que la loi encadre alors très strictement (elle peut comporter des références relatives aux terroirs de production et aux distinctions obtenues. Même le conditionnement ne peut être reproduit que s’il est conforme aux dispositions précédentes) puisque, outre les thèmes autorisés, vient s’ajouter l’obligation du message sanitaire.
Rappellons qu’en Espagne, une campagne de communication nationale explique, depuis 2012, la place positive du vin pour la société espagnole et en apprend la consommation responsable (voir article). Où est l’erreur !??
Et toute publicité en faveur de boissons alcooliques, même les campagnes d’information menées dans le cadre de la lutte anti-alcoolique, donc clairement hors communications publicitaires, doit être assortie d’un message de caractère sanitaire précisant que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé. Seules sont exemptées les circulaires commerciales destinées aux personnes agissant à titre professionnel.
« Au lieu de faire de l’éducation ou de la prévention, on fait de la répression donc on interdit ». Résume J. Dupont.
Et la loi précise que ces messages ne doivent « pas présenter de caractères discriminatoires entre les différents produits ». Ce qui ne permet pas de resituer le Vin hors de l’univers des alcools… alors que les différences sont bien là et pourraient justifier une meilleure prise en compte dans le cadre de la Loi ? Un angle d’attaque délibérément refusé par Vin et Société dont la stratégie se focalise sur la dénonciation des abus et non de l’usage de boissons alcoolisées de quelques natures que ce soit …
La conséquence est là : « Il y a un arrêt de transmission. Aujourd’hui on ne parle plus du vin, c’est tabou » dénonce J. Dupont.
Depuis, les agences publicitaires rivalisent d’ingéniosité et parfois de talent pour valoriser leurs produits, frisant parfois de peu les foudres de la Censure et assurément flirtant avec l’Art.
Résister aux conceptions liberticides
Réouvrir le sujet loi Evin est d’importance, dans un contexte général rongé d’amertumes, d’angoisses, de difficultés économiques réelles, de quêtes d’espoir et d’avenir. Dans de tels contexte, les tapis rouges sont déroulés aux moindres solutions simplistes, les bonnes morales prenant le dessus sur toutes réflexions un peu poussées.
Car ce qui se joue dans les luttes actuelles autour de la loi Evin, ce ne sont pas seulement les aspects socio-économiques et d’aménagement du territoire du monde du Vin ; cela va même au-delà du fait que c’est le vin, associé à la gastronomie, qui font rayonner la France à l’internationale (merci, monsieur Obama de le rappeler à notre président) et qui attirent une manne touristique que la conjoncture actuelle ne peut balayer aussi facilement. Ce qui se joue, et que défend le monde du Vin, c’est l’évolution d’une société qui n’a plus de lien avec le Vrai. « Quand j’étais enfant, le repas du dimanche avait beaucoup d’importance. Il était courant dans les classes populaires de faire des festins, comme Gervaise et son oie dans « L’Assommoir ». Il est très important de recevoir, de se rassembler ». C’est ce que rappelait le philosophe Bernard Stiegler récemment sur Rue 89, dénonçant ce que « le consumérisme a concrètement détruit : il n’y a plus que du prêt-à-porter, du prêt-à-manger – de la malbouffe- et plus de fête« . Cette situation produit de la souffrance de masse chez les individus qui en développent des « pathologies paranoïaques, psychotiques, névrotiques » dont découlent des comportements sociaux dangereux pour l’ensemble de la société.
Qu’est ce que la Culture du vin ?Nous sommes nombreux à défendre le Vin en tant que patrimoine culturel. En cela, nous faisons entendre la voix de 500.000 professionnels, dont les cavistes, qui dépendent de cette activité et vivent de cette Culture. Mais faut-il pour autant résumer la dimension culturelle du vin à celle de ses producteurs et aux dimensions artisanales des zones de production ? Et cette dernière pèse t’elle plus que l’imaginaire autour du vin construite depuis des millénaires par ceux qui le consomment ? Quand entendra t’on que la Culture ne se fait pas qu’en amont mais aussi, voire surtout, en aval, par ceux qui consomment !? Des réflexions des philosophes antiques aux dialogues d’Audiard, en passant par les célébrations des Madame de Pompadour et des élites mondiales, qu’elles soient aristocratiques ou révolutionnaires, ou les mots d’esprit et l’impertinence populaire de ceux qui goutent au moins à la joie de vivre en même temps qu’au vin, symbole du moment de pause et de convialité, et qui savent l’apprécier car elle leur est rare, ce sont pourtant bien ceux qui dégustent et qui apprécient les divins breuvages qui en ont fait la renommée, renommée qui a valorisé la magie des producteurs. Une réalité que les Cavistes vivent tout les jours. Signalons juste que l’inscription du vin au Patrimoine Gastronomique et Culturel Protégé sera discutée comme prévu devant les députés la semaine prochaine … mais qu’entre le Sénat et l’Assemblée nationale, le texte vient de voir ajouté au vin les spiritueux et bières de production locales au nom des cultures locales productives et d’aménagement du territoire … au risque de faire capoter le tout ? La Culture, ce sont ceux qui en sont les destinataires qui en parlent le mieux. Et les Cavistes sont leur premiers guides et interprètes ! |
Il n’échappe à personne qui suit les actualités et les procès autour du sujet Loi Evin que les hygiénistes ont brandit des étendards moralisateurs qui outrepassent largement le contexte originel de protection des plus fragiles. Leurs associations ont tellement diabolisé le vin (et les alcools en général) qu’elles sont prêtes à mettre en œuvre des dispositifs d’interdiction et de censure comparables à ceux utilisés contre les thèses nazies et la pédophilie.
Et pour justifier ces mesures, elles n’hésitent pas à s’appuyer voire à trafiquer des études scientifiques afin de produire des résultats à charge, sur fond de collusion de personnalités tout à fait suspectes. Voir l’excellent travail, à soutenir, de l’association Honneur du vin (http://www.honneurduvin.com) qui décortique les argumentaires scientistes de l’Anpaa et consoeurs, et en dénonce les erreurs voire les malhonnêtetés délibérées.
Du bien fondé de la Loi ?
Pour Jacques Dupond, journaliste au Point, la coupe est pleine « La Loi Evin est un échec. On pense à la place des autres ».
Pourtant, Vin et Société ne remet pas en cause la loi, sa stratégie (voir la présentation de l’association et la campagne officielle sur le site) est délibérément mesurée et respectueuse de la loi. L’association, soucieuse de maintenir un dialogue mur et de raison, demande donc au gouvernement une clarification du cadre de la loi Evin afin d’enrayer les jurisprudences viniphobes qui s’accumulent sous la pression de l’Anpaa.
Revenir à l’objectif de protection initial et former à la responsabilité citoyenne
L’association appelle nos dirigeants politiques à davantage de raison, à éviter toute posture émotionnelle irrationnelle et à entendre l’importance d’un sujet qui mérite d’être traité sous tous ces aspects (d’où demande de création d’une instance interministérielle). En cette année de rediscussion de la loi, l’association appelle à intervenir sur 3 points :
– Revenir à l’esprit originel de la Loi Evin, c’est à dire encadrer la publicité et protéger les populations à risque ;
– Clarifier les frontières entre ce qui relève d’une part de la publicité, d’autre part de l’information journalistique, du divertissement, de la création artistique et culturelle ;
– Permettre d’exprimer des messages de consommation responsable (seule l’incitation à l’abus devant être condamnée) dans les publicités et diffuser les repères de consommation du PNNS (Programme National Nutrition Santé)
Quelle marge de manoeuvre pour les cavistes ?
Aucune communication possible sur la dimension conviviale, sur l’hédonisme, sur l’intérêt de la dégustation ?
Une ligne jaune vite franchie lorsque l’activité principale du professionnel, comme c’est le cas des cavistes, repose justement sur ces valeurs et sur la dimension sociale du partage.Comment sur cette base communiquer sur ce qui est le cœur de marché des Cavistes ?
Il ne leur reste plus qu’à inviter leurs clients à visiter leur lieu de vente et à rendre attractif cette visite, ce que nombre de cavistes font déjà.
Mais cette faille reste restreinte car du fait de leur taille, les Cavistes peuvent rarement jouer la carte de la publicité comparative par rapport à la concurrence, et comme toute communication sur les valeurs de partage véhiculées par les consommations qualitatives des produits vendus par les cavistes est interdite… N’y a-t-il d’ailleurs pas là restriction au droit de travailler ? A moins que la profession n’ait été officiellement interdite ?
Faudrait-il, à l’invers, déléguer aux seuls Cavistes la mission de commercialisation des vins en réinstaurant des droits de vente et en réinventant les Banques d’alcools (voire monopoles) des pays anglo saxons ? Des organisations héritées justement des années prohibitionnistes dont chacun reconnait l’inefficacité (voire pire) et que la libéralisation économique remet de toutes façons en cause progressivement?
La loi interdit également toute opération de parrainage « lorsqu’elle a pour objet ou pour effet la propagande ou la publicité, directe ou indirecte, en faveur des boissons alcooliques ». Cette mesure ne permet plus le sponsoring des grands matchs ou circuits autos, une contrainte qui, soit dit en passant, pénalise surtout les industries des spiritueux, seules forces de frappe capables de s’offrir les supports publicitaires les plus en vue, des lieux que n’a jamais su ou voulu investir l’univers des vins, composé d’entreprises de tailles modeste ou moyenne.
Mais quid du sponsoring de l’équipe de foot locale par le caviste du village ?
Le flou créé la Censure
Toute tentative de communication informative des professionnels du secteur doit donc, depuis 1991, essayer d’interpréter des règles devenues tellement strictes que de moins en moins franchissables. Car le flou juridique laissé à l’arbitrage des juges restreint toujours un peu plus les moyens d’expressions des Cultures du Vin.
Les tribunaux sont en effet saisis de plus en plus systématiquement par l’ANPAA et construisent progressivement, à leur corps défendant la plupart du temps, des jurisprudences nourrissant d’autant plus les argumentaires de l’Anpaa.
« Les juges ne devraient pas se substituer au législateur qui a voulu encadrer et non interdire la publicité » dénonce très justement Vin et Société.
Parce que les condamnations sont réellement coercitives et couteuses, ces attaques systématiques, et très agressives, des médias, relais d’opinion, professionnels de la communication et autres agences de presse accentuent leur frilosité. L’arme de la Censure, telle une épée de Damoclès, aura-t-elle raison d’un sujet Vin pourtant particulièrement vecteur de libertés.
Le député Pascal Terrasse, citant l’exemple de la condamnation d’un article du Parisien qui valorisait la réussite à l’export de la Champagne et de ses vins est révélateur. « Aujourd’hui, même les émissions de télévision sur la gastronomie préfèrent ne pas évoquer l’accord entre les mets et le vin, de peur d’être taxées de publicité ! »
Internet dernier vecteur de liberté ?
La seule chance, c’est qu’en 1991, on ne pouvait y intégrer de fait les réseaux sociaux qui, n’existant pas alors, ne peuvent depuis être de fait concernés en tant que supports pris en compte dans les réflexions du législateur car, rappelons-le, tout ce qui n’est pas autorisé est interdit. N’existant pas en 1991, la légalité d’internet a cependant été spécifiée comme support dans la loi HPST en 2009 (article L3323-2 modifié par la loi n°2009-879 du 21 juillet 2009 – art. 97) excluant des « services de communications en ligne … ceux qui, par leur caractère, leur présentation ou leur objet, apparaissent comme principalement destinés à la jeunesse, ainsi que ceux édités par des associations, sociétés et fédérations sportives ou des ligues professionnelles au sens du code du sport, sous réserve que la propagande ou la publicité ne soit ni intrusive ni interstitielle ». Des enjeux d’intrusivité et d’interstitiel qui en rajoutent au flou de la loi originelle.
Rappellons que la planète Internet est régulée par des entreprises qui sont elles-mêmes porteuses de codes de valeur les affranchissant de respecter les lois des états, voire de mettre en œuvre les censures d’état ou des ligues morales auxquelles adhèrent parfois eux-mêmes les dirigeants de ces world company anglo saxonnes. Les filtres anti spam filtrent aussi bien les mots rapportant aux médicaments que les communications évoquant les boissons alcoolisées (d’où les difficultés de réception de newsletter comme celle-ci) …
Les batailles juridiques font rage
Quelques cas emblématiques illustrent la subjectivité des avis ainsi délivrés par des tribunaux remettant en cause les décisions antérieures de leurs collègues, l’affaire la plus longue courant depuis … 2004. Elle oppose le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux à l’ANPAA. Dans son arrêt du 3 avril 2014, la Cour d’appel de Versailles rejette toutes les demandes de l’Anpaa, et considère que la campagne publicitaire pour les vins de Bordeaux qui était attaquée, est conforme au Code de santé publique. Mais depuis, l’Anpaa se serait, à nouveau, pourvue en cassation. C’est la 3ème fois au cours de ce procès-fleuve.
L’origine : une affiche présentant une (jolie) femme tenant un verre de Bordeaux (on imagine !) et un slogan : « Buvons moins, buvons meilleur », ou encore des jeunes professionnels avec le slogan « Bordeaux, des personnalités à découvrir ». Selon les termes même du rendu de la Cour d’appel de Versailles, « la discussion portait principalement sur le fait de savoir si la représentation d’une scène comprenant quelques aspects « positifs » (professionnels ayant un verre à demi plein à la main, souriants, dans une attitude sobre mais empreinte d’un certain plaisir) devait être considérée comme illicite, ce que soutenait l’ANPAA. La Cour d’appel en a jugé autrement, non pas en niant ces aspects positifs, mais en considérant que s’ils sont incontestables ils ne dépassent pas ce qui est nécessaire à la promotion de produits, promotion inhérente à la démarche publicitaire.
Cette affiche a reçu par ailleurs le prix de la Meilleure affiche française.
Le tribunal reconnait en effet bien que « ce n’est pas l’incitation, générée par quelques images publicitaires positives, qui est illicite, mais bien la démesure induite et la disproportion de ces messages, car c’est cela qui est susceptible d’inciter à un excès de consommation. L’étalon de référence est donc l’incitation à l’excès, et non pas l’incitation tout court.»
- A la suite de la jurisprudence Jameson, cette décision est donc particulièrement remarquée, car les juges exposent sans ambiguïté leur argumentation pour aboutir à cette conclusion :
- La publicité pour l’alcool est en principe licite ;
- La publicité implique par nature de modifier le comportement du destinataire en provoquant l’achat du produit ;
- La publicité implique donc la possibilité de présenter sous un jour favorable et de façon attractive le produit ;
- Ceci étant uniquement encadré par la loi (modération) pour éviter toute incitation à une consommation excessive.
Quand l’Anpaa s’autoproclame arbitre et siffle le carton rouge
Actualité footballistique oblige, nous ne pouvions pas ne pas évoquer le cas du Champagne Taittinger, même si il ne fait (pour l’instant ?) pas l’objet d’une procédure juridique.
Là encore, l’Anpaa bien démontré son caractère intransigeant, le maître Censeur allant même jusqu’à se vanter de ses victoires, se parant des plumes de l’ange gagnant sur les Forces du Mal !!
Rappel des faits : c’est en juin 2013 qu’est annoncé le partenariat noué avec la FIFA: Taittinger est officiellement Champagne officiel de la Coupe du Monde.
L’actualité du match retour (décisif) contre l’Ukraine est l’occasion pour la maison de Champagne de porter à la connaissance du public ce partenariat via l’achat de pages dans Le Monde, Le Figaro et l’Equipe le 19 novembre, jour du match, reprenant en clin d’œil une petite phrase, « Taittinger déjà qualifié » (alors que l’Equipe de France ne l’était pas encore!) … que n’a pas du tout appréciée l’ANPP.
Les ayatollahs y ont bien entendu immédiatement vu une incitation déguisée à la consommation excessive de bulles alcoolisées, dénonçant surtout une publicité associée à un événement sportif, strictement interdit par la loi.
Notons que c’est la maison de Champagne qui est attaquée, et non pas les supports medias (les 3 journaux) ayant pourtant diffusé l’information. L’Anpaa exige alors :
1. L’interdiction immédiate des publications (pourtant limitées à une parution exceptionnelle) ;
2. La condamnation des pages en français sur le site internet de la FIFA présentant la bouteille dans une vasque.
L’Anpaa demandait 25.000 euros. Taittinger a été effectivement condamné à 2500, les juges ne reconnaissant pas l’existence des fameuses pages internet … ces fameuses pages s’avérant n’être que les traductions automatiques des pages anglophones effectivement présentées sur le site officiel de la FIFA en tant que partenaire officiel … et absolument pas diffusées sous l’angle publicitaire.
« Ne se tenant plus de joie », l’Anpaa communique haut et fort sur son succès contre l’un des fleurons du prestige champenois, une communication négative relayée par les tabloïds à l’international qui met bien entendu en porte-à faux la Maisons de Champagne vis-à-vis de la Fédération Internationale de Football. La réaction des dirigeants de Taittinger reste sobre et factuelle. Un communiqué de presse confirme l’issue du référé et déplore l’impossibilité de communiquer en France sa fierté de représenter la France lors de cet événement planétaire.atteinte manifeste à l’honneur de la France. Communiqué qui ne sera jamais relayé par les media car auto-censuré par les agences de presse.
La situation est donc particulièrement mauvaise et chacun de s’inquiéter de l’avenir de notre secteur face à tant de zèle mal placé.
L’histoire culturelle de la France regorge cependant de tels exemples d’artistes accusés d’outrages aux bonnes mœurs mais dans les talents sont passés à la postérité. Rappelons simplement les auteurs du XiXème siècle Flaubert et Baudelaire, voués aux gémonies par des sociétés ampoulées et pudibondes, et même condamnés (dans le cas de Baudelaire pour les Fleurs du Mal) par les tribunaux que ces bonnes âmes avaient activés.
L’absurdité de la situation avait alors incité en février dernier le Caviste Lavinia à soutenir Taittinger et lui consacrant une vitrine présentant un babyfoot et une phrase sibylline expliquant l’impossibilité d’en dire plus et invitant les passants à entrer dans le magasin pour prendre connaissance du sujet évoqué. Une publicité, certes ironique, mais pourtant totalement intégrée à la thématique du commerce spécialisé. L’Anpaa s’emporte et envoie une mise en demeure de retirer la vitrine, se saisissant pour prétexte du non respect de la législation (article L33-23-4) concernant l’affichage qui, dès lors qu’il est visible hors du magasin, ne doit pas excéder 0,35 m² (max 0,77-0,5) ou mentionner le message sanitaire.
Les années passent, le sujet se tend et l’Anpaa s’arroge des pouvoirs totalement exagérés. Cette situation fait honte, à l’histoire du pays, à ses 500.000 producteurs et professionnels, mais aussi à ses consommateurs et à tout ce qui constitue son patrimoine culturel.
Des soutiens de poids pour la 4ème fête de la Gastronomie
La meilleure défense, c’est l’attaque. C’est ce qui rend la Fête de la Gastronomie particulièrement intéressante pour tous ceux qui, comme les cavistes, diffusent et forment les consommateurs de demain, ceux auxquels il faudra réexpliquer que la vie reste belle et riche pour peu qu’on la nourrisse bien et qu’elle s’ouvre à la diversité des gouts, des échanges, des sensations, des partages …
Les Savoir-faire français en matière de gastronomie sont inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. La Fete de la gastronomie offre un cadre idéal pour faire vivre cette Culture. Les autorités prennent conscience de ce potentiel de rebond économique que tous les métiers concernés peuvent impulser, pour peu qu’on leur en donne l’occasion. Lors de la conférence de Presse de lancement, ils étaient 3 ministres à venir la soutenir. Voir page facebook du SCP.
Un net progrès qui démontre la justesse de la cause. A SOUTENIR. Et vous, que prévoyez-vous les 26-27-28 septembre prochain ? N’oubliez pas de faire enregistrer votre évènement sur le site dédié (cliquer sur le lien).
Vous cherchez des idées, des partenaires, des informations sur les moyens de participer à cette fête, n’hésitez pas à nous joindre.
Vino Semper, pour franchir ensemble un cap fondamental
Monsieur Antoine Leccia est président de la société Advini, qui a rejoint dernièrement Vino Semper, le club des partenaires-privilégiés éclairés des Cavistes
AdVini, c’est une culture, un état d’esprit.
M. Antoine Leccia, pouvez-vous nous présenter votre société ?
Depuis 1870, les mêmes valeurs nous accompagnent : proximité, implication régionale, défense et promotion de la qualité de nos vins.
Porté par ses valeurs humanistes, AdVini cultive désormais sa vision du métier dans les plus grands vignobles Français à travers ses maisons de vins : Jeanjean en Languedoc, Cazes en Roussillon, Laroche à Chablis, Ogier en Côtes du Rhône, Gassier en Provence, Antoine Moueix à Saint Emilion, et Rigal à Cahors…mais aussi en Afrique du Sud et au Chili.
Notre passion pour le vin est concrète.
Nous sommes implantés au cœur des vignobles, nos maisons sont propriétaires de près de 2000 ha de vignobles. Nous contrôlons ainsi tous les stades de la production et garantissons la qualité de nos vins, de la parcelle à la commercialisation.
Notre vision du métier s’associe également à une forte dynamique interne portée par tous nos salariés, ainsi qu’à un engagement Développement Durable déployé dans toutes nos sociétés.
Le visage d’AdVini évolue. Il allie tradition et modernisme, s’appuie dans toutes nos maisons de vin sur une démarche cohérente et volontaire, à l’écoute de nos clients, de nos salariés et de nos partenaires ; il repose sur l’engagement sans faille de nos équipes, sur la qualité de nos vins et l’originalité de nos terroirs sur : nos Vignobles et nos Hommes !
Que représentent les cavistes pour Advini ?
Aujourd’hui, nos clients cavistes connaissent nos vins, ils savent en parler et sont des partenaires incontournables pour nous. Les cavistes sont en effet, de véritables professionnels capables de conseiller et recommander un vin de manière pertinente. C’est essentiel quand on a, comme nous, la vocation des vins de terroirs qui, par nature, demandent un soutien dans toute la chaîne qui mène au client. Rien ne peut être laissé au hasard, et les cavistes nous aident beaucoup. Ils sont une partie primordiale de notre stratégie.
Comment concrétisez-vous cette place ?
Nous avons une équipe commerciale (intégrés et agents commerciaux) spécialisée dans les circuits de prescription qui couvre toutes les régions de France. Cette équipe commercialise en exclusivité des vins de nos vignobles et de nos partenaires.
Les cavistes ont accès à l’intégralité de l’offre de nos différentes maisons de vin (450 vins d’origines et de terroirs différents) en une seule commande, une seule facturation et une seule livraison. Il faut préciser que nos gammes et nos conditions logistiques et commerciales sont conçues POUR répondre à leurs attentes. Et pour répondre à leurs besoins, dont ils nous ont fait part, nous avons développé des outils sur mesure, allant de supports visuels (comme par exemple les tutoriels sur youtube) à des dégustations en présence de nos vignerons.
Quelle est votre réponse à la Lettre adressée ces dernières semaines par les cavistes à leurs fournisseurs ?
Avant toute chose, internet est un circuit de distribution récent puisqu’il existe depuis seulement quelques années. Il a pris de l’ampleur en peu de temps. Le consommateur est de plus en plus un consommateur multicanal et il est vrai que dans le monde du vin, de nombreuses sociétés cherchent encore les meilleures méthodes pour ne pas ignorer ce nouveau réseau tout en préservant les réseaux de distribution historiques et prescripteurs.
Ce nouveau réseau Internet ne doit bien évidemment cependant pas avoir pour objectif de dévaloriser les circuits de qualité, qui ont déjà fait leurs preuves, mais doit s’ajouter à l’expérience multicanal de notre consommateur final. Nous devons trouver ensemble les meilleures méthodes afin de préserver le réseau de caviste en France. Nous espérons chez AdVini que le fait d’adhérer au projet Vino Semper nous permettra de travailler de manière constructive et efficace sur ces sujets qui sont les vrais sujets stratégiques d’aujourd’hui et de demain.
Qu’est-ce qui vous attendez de votre adhésion au Club Vino Semper ?
Une meilleure interaction avec les cavistes, par une meilleure compréhension de leurs attentes, de leurs besoins et de celles de leurs clients.
Notre volonté est aussi bien évidemment de nous intégrer en tant que partenaire privilégié dans ce projet collectif.
A votre avis, qu’est-ce qui aura changé, ou pas, sur le marché des vins et alcools en France d’ici 5-10 ans ?
Bien sûr, les changements de consommation. On boit moins et mieux : c’est un fait acquis.
Mais la consommation est aussi plus diverse : elle inclut les rosés ; et les consommateurs sont davantage capables d’aimer différents styles de rouges et de blancs que leurs aînés.
Leurs goûts sont plus complexes, mais aussi plus divers. Cela laisse la place à des styles de vins plus variés. L’origine et l’authenticité vont beaucoup compter en matière de vins. Un vin devra de plus en plus incarner des valeurs fortes.
L’autre changement majeur est sans aucun doute la révolution digitale que nous sommes en train de vivre. Nous sommes face à de nouveaux modes de consommation et des consommateurs qui sont « hyperconnectés ». C’est un virage, une révolution que nous ne devons pas rater, aussi bien nous, en tant que producteur, que vous les cavistes. Toutes ces questions, nous devons nous les poser ensemble, afin de trouver les meilleures méthodes pour continuer à protéger nos réseaux de distribution prescripteurs et surfer sur cette vague du numérique afin de nous développer ensemble.
Merci M. Leccia de ces perspectives et de votre soutien au développement de notre métier de Caviste et de nos boutiques.
Sur le site www.cavistesprofessionnels.fr/pro/pro
- L’édito
- Le circuit des cavistes aujourd’hui ; Qui sommes-nous ?; …
- Pour les adhérents : les tarifs des accises et cotisations SS 2014, les Actualités sociales et juridiques, l’état des lieux des cavistes en 2013, évolution de la clientèle des cavistes, compte rendu des réunions du conseil d’administration et des Commissions, informations syndicales, comité de pilotage du concours, …
- Nouvelle rubrique FAQ (réservées aux a dhérents SCP) : quelles démarches pour organiser une dégustation ? Nous souhaitons organiser un Jeu-Concours à destination des clients du caviste ? Le caviste artisan ? Nouveau : le mécenat malgré la Loi Evin ?
- Un espace Petites Annonces spécial Cavistes
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L’Assemblée générale du Syndicat des Cavistes Professionnels s’est réunie le mardi 27 mai 2014 au siège du SCP, rue Ste Anne, à Paris.
En matière de communication collective déjà : une campagne collective de communication à destination du public, afin de faire rayonner les cavistes et recruter de nouvelles clientèles pourrait être alors financée par une cotisation complémentaire à l’adhésion de base et permettrait, par la mutualisation, de développer la profession, qui reste fragile de par son morcellement et de ses divisions.





Réunis exceptionnellement à l’occasion de ce Concours, ils incarnent l’excellence des cavistes des 4 (5 ?) coins de France et seront en charge de sélectionner parmi les 8 finalistes retenus à l’issue des épreuves de demi-finales du 15 septembre prochain.

C’est bien là qu’est la subtilité, explique Maitre Olivier Poulet, avocat qui accompagne de nombreux professionnels pour éviter d’être attaqués pour non-respect de la Loi Evin : « Cette dimension circonstancielle du mode de consommation autorisée par la loi permet certes d’informer le consommateur de la pertinence de consommer la boisson avec, par exemple, un met particulier, ou lors de l’apéritif. Ou encore d’indiquer une température de service. Mais elle ne permet pas, dans l’état des jurisprudences actuelles, de faire référence à des occasions conviviales, du genre « avec des amis » car cela induirait à sa consommation ».
La subjectivité de l‘application de la loi reste de mise. Comment expliquer l’interdiction faite à la campagne présentant deux verres de rosés d’Anjou, accusée de reproduire des comportements humains, alors que fleurissent actuellement en 4 par 3 la fraîcheur clairement incitative par ces belles journées estivales de 2 verres d’apéritifs rosés ?




