Coup de gueule … ou coup de blues !
Par Patrick Jourdain
Aujourd’hui, vendredi 13, je lis dans le journal local une publicité pour un énième salon à proximité de Vichy…
Cela fera le 4ème en 8 semaines … et cela commence à m’agacer sérieusement. Pendant ce temps-là, on attend le client dans nos boutiques…
Mais à qui faut-il en vouloir ?
Aux pouvoirs publics ? qui sont heureux de louer leur salle (payée par nos impôts)… ?
Aux organisateurs, privés, qui vivent de cette activité, ou associatifs. C’est un bon filon pour faire entrée de l’argent dans la caisse …?
Aux vignerons, qui viennent essayer de promouvoir leur produit …?
Ce qui m’agace le plus, c’est lorsque, une fois le salon fini, le vigneron vient voir le Caviste et lui dit « il me reste de la marchandise, je peux vous la vendre à un bon prix, vous n’aurez pas le port à payer, … » …
Et si vous acceptez de le recevoir, et lui demandez quel était son prix de vente aux consommateurs sur le salon, et quel est le prix qu’il vous concède … et bien il ne vous reste plus qu’à fermer votre cave et à aller à la pêche ! Parce qu’il nous est impossible, à nous Caviste, de vendre au même prix que sur le salon, la marge qu’il vous laisse étant proche de 0….
Nous ne pouvons ignorer les faits ni nous opposer à l’évolution du monde. Le propos n’est pas là. Mais quelle solution pour ne pas disparaitre dans un tel contexte ?
Participer nous même au salon ? Un collègue Caviste me disait le faire, dans un des plus grands salons de France, en y vendant des whiskies, rhums et vins étrangers, et il dit rentrer largement dans ses frais …
Agir sur les pouvoirs publics pour les faire interdire… ou aller jeter des boules puantes dans le salon ? Ce sont des méthodes d’une autre époque et nous n’en sortirions pas grandi ….
Dans un certain nombre de ces salons, le turn over des exposants est très important. Ils changent tous les ans, ce qui veut sans doute dire que les ventes ne sont pas si miraculeuses que cela.
Ne nous reste plus qu’à prendre notre bâton de pèlerin pour, encore et toujours, informer, encore, et inciter les vignerons à bien compter leur vrai prix de revient quand ils participent à ces salons et de bien répercuter tous les coûts générés par cette forme de commercialisation dans le prix de vente de leurs bouteilles… Parce que, là, ils ne pourront que se rendre compte de la pertinence et de la justesse de la marge du Caviste. Elle est très loin d’être usurpée. Si cela pouvait permettre aux vignerons de réfléchir à une véritable cohérence tarifaire.
IL FAUT GENERALISER LE PRINCIPE DE LA COHERENCE TARIFAIRE pour faire vivre des partenariats gagnant-gagnants et que toute la filière y gagne.
Mais en attendant d’y parvenir un jour, peut-être aussi à nous, Cavistes, tel le cheval de Troie, de participer à certains salons…. ?
Sur ce, le soleil revient, le printemps arrive……je pars déguster des rosés….
Cusset,
le 13 Mars 2015
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