Le caviste dans son rôle de prescripteur : la Dégustation Presse du 17 avril

Le 17 avril dernier, à l’invitation de Yves Legrand, des journalistes enthousiastes ont participé à une dégustation exemplaire

Lorsque le Syndicat des cavistes professionnels a souhaité, fin 2012, faire la démonstration de sa capacité d’impulser et créer les tendances de fond sur le marché des vins et alcools, les administrateurs ont naturellement opté pour que cet exemple grandeur nature soit mis à profit d’une région caricaturale : le Muscadet.

Cette appellation souffre en effet pleinement de l’incapacité historique de ses organisations de producteurs à tenir compte de la dynamique d’image, réputation et positionnement-prix assurée par les vrais metteurs en marché, balayant notamment de leurs préoccupations les circuits traditionnels et prescripteurs. Elle se trouve de ce fait, après moult crises climatiques et d’organisation, comme « envasée », dans une « ornière », avec une image devenue générique et peu valorisante à tous points de vue.

Pourtant, il fut un temps où 1 bouteille de Muscadet coutait 140 F contre 250 F pour une bouteille de 2ème cru classé de St Julien Grand cru Leoville Las Cases 1946 (tarif Nicolas 1952).

Les cavistes professionnels proposaient donc de mettre à profit l’ensemble de leurs atouts et compétences pour remettre l’appellation sur des rails solides et durables.

Cette stratégie consistait d’une part à une remise à niveau efficace de l’image de l’appellation, grâce à la parfaite connaissance du terrain que les cavistes acquièrent tous les jours au contact de leurs clients, et de transformer ce travail de repositionnement par une démarche motivante et volontariste de référencement et mises en avant dans l’ensemble des points de vente cavistes mobilisés.

Ce projet ayant avorté (les responsables des producteurs n’ayant pas souhaité se déssaisir de leur précarré de communicants), Yves Legrand a souhaité néanmoins faire la démonstration de la réalité du travail sur l’image que seuls les cavistes sont capables d’orchestrer à l’échelon national.

Un Libre penseur au service du vin

Au mépris des convenances et usages traditionnels, Yves Legrand a donc convié une dizaine de journalistes spécialisés de la presse nationale le 17 avril dernier à participer à une dégustation « orientée et qualitative » de grands blancs, dans le cadre sympathique et magique des caves du Chemin des Vignes.

Ils ont ainsi dégusté à l’aveugle 17 grands blancs dont 7 Muscadet. Les 10 autre vins ont été prélevés dans la boutique « Yves Legrand » dont quelques « stars » régionales (Issy les Moulineaux).

Les dégustateurs ont eu pour consigne d’indiquer une note Plaisir (de 1 à 20) et une note Prix consommateurs.

Les vins qui ont ainsi été dégustés sont :

  • Pinot d’Alsace (2005) du Domaine Barmes Buecher à Wettolshein
  • Muscadet Sèvres et Maine (2005) Expression de Granit, du Domaine de l’Ecu, Guy Bossard à Le Landreau
  • Chablis 1er Cru (2007) La Fôrest, de Vincent Dauvissat à Chablis
  • Muscadet Sèvres et Maine (2005) Schistes de Gaulaine de Bonnet Huteau, La Chapelle Meulin
  • Vaqueyras (2006) Minéral, du Domaine Montirius
  • Pessac Leognan, Cru Classé de Graves (1985)  du Château de Fieuzal
  • Muscadet Sèvres et Maine (1999) Clos du bon curé, du Château de la Cassemichère à la Chapelle Heulin
  • Domaine de l’Hortus (2010) Grande Cuvée, du Pays du Val de Montferrand à Valfaunes
  • Clos des Moulineaux (2010) à Issy-les-Moulineaux, vendangé par l’Ecole CM2 des Chartreux
  • Collioure (2011) l’Argile du Domaine de la Rectorie à Banyuls
  • Muscadet Sèvres et Maine (1999) du Château du Coing de Saint Fiacre Chereau-Gunther
  • Bourgogne (2009) du Domaine Leflaive à Puligny-Montrachet
  • Muscadet Sèvres et Maine (2007) Excelsior de Pierre Luneau-Papier à Le Landreau
  • Vouvray (2011) Clos de la Bretonniere du Domaine de la Taille aux Loups (Jacky Blot)
  • Muscadet Côtes de Grand Lieu (2003) du Domaine de l’Aujardière (Eric Chevalier) à Saint Philbert de Grand Lieu
  • Muscadet Sèvres et Maine (2003) La Sélection de Maxime Bruno à Cormerais St Luminé de Clisson
  • Pouilly Fuissé (2008) de Pierre Vessigard à Pouilly

La dégustation s’est faite de façon très professionnelle.

Des résultats qui éclairent

Chacun de ces vins a été jugé d’excellentes qualités et l’ensemble homogène, ce que reflètent les notes Plaisir et les notes Prix.

A l’issue de cet exercice, le vin qui a été jugé le “meilleur” parmi ces 17 vins est : un Muscadet. Et 2 Muscadets figurent parmi les 5 vins préférés.

Mais le résultat principal, c’est l’homogénéité des notes données à l’aveugle PAR UN PUBLIC DE DÉGUSTATEURS AVERTIS.

Les notes « plaisir » varient de 12 à 14,5 (celles de Muscadet vont de 12,5 à 14,5).

Les notes « prix » varient de 10 à 17 € (celles de Muscadets vont de 10 à 14,5 €, soit 30 % de plus en moyenne que leur prix public réel).

Ces résultats confirmant ceux obtenus lors d’une première dégustation réalisée sur les mêmes principes au sein du conseil d’administration du SCP en février (l’assemblée était alors composée de cavistes et responsables de réseaux), cette seconde dégustation souligne en effet la très bonne tenue de l’AOC Muscadet, lorsqu’elle est (re)découverte à partir d’une sélection que seul un caviste peut construire.

Le travail très précis et circonstancié de ces deux dégustations démontre la valeur réelle marchande potentielle de l’appellation Muscadet. Les premiers articles à cette occasion sont très positifs.

Par cette démarche iconoclaste mais ô combien généreuse, Yves Legrand démontre que le caviste est avant tout dénicheur, prescripteur et que c’est son professionnalisme qui créé un climat de confiance à partir de laquelle il devient créateur de tendances. Pour le plus grand plaisir et la sécurité de ses clients  !

Les tous premiers articles publiés suite à cette dégustation :

« Je remercie particulièrement l’association « les Vignes de Nantes » de se battre ainsi pour faire entendre la qualité de leur travail et les encourage à persister dans leur démarche qualitative. » (Yves Legrand)

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